Entretien avec
Stéphane Fontaine,
P.-D.G. du groupe
Speed Park/BowlingWorld - Mars 2015
Une bonne raison de faire essuyer les plâtres à Stéphane Fontaine : le titre de la rubrique «Trajectoires», qui lui va comme un gant (de course automobile ?) lui qui, à temps perdus (?), est fanatique de bolides en tous genres. Bolides qu’il doit, comme son entreprise, piloter... A fond !
Bowling News : A la suite de quelles circonstances as-tu été amené à entrer dans le monde du bowling français, as-tu débuté par une activité uniquement karting In -Door ?
Stéphane Fontaine : En 1998 j’ai créé un karting In-Door avec un restaurant et un bar à Jaux dans la zone d’activité de Compiègne. Mon idée était de créer un mini parc de loisirs urbain. J’ai ensuite découvert l’activité bowling et laser et j’ai trouvé que ces activités se complétaient bien. C’est donc en 2001 qu’est né le concept SpeedPark tel qu’on le connait aujourd’hui.
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Pourquoi le nom ‘‘SpeedPark’’ ?
Il se retient vite. Je voulais un nom qui se démarque de la concurrence. Littéralement cela signifie : ‘‘Parc de loisirs rapides’’. Le concept est de proposer un maximum d’activités dans un seul et même lieu où un client passe en moyenne 2 à 3 h de son temps, alors que dans un grand parc de loisirs, c’est toute la journée.
En 2005, nous déménageons dans un autre bâtiment près de Compiègne et nous ouvrons Hénin-Beaumont et Châlons-en-Champagne. En 2007, c’est notre plus gros projet qui ouvre ses portes à Conflans-Ste-Honorine. A l’époque il s’agit du plus grand bowling de France avec 40 pistes. En 2009, ouverture de notre premier BowlingWorld à Blois. Il s’agit d’un bowling de 20 pistes. En 2010 s’enchaînent les ouvertures du BowlingWorld d’Arras et du SpeedPark dans la ville mythique du Mans. Puis en 2011, ouverture d’un complexe à Beauvais et en 2012 d’un autre aux Clayes-sous-Bois. Cette année, nous ouvrons notre dixième site à Vannes.
Tous nos complexes sont des créations sauf à Blois où le bâtiment existait déjà. C’est de là qu’est né la marque BowlingWorld. Nous nous développons également depuis 2 ans, sous forme de franchises des marques SpeedPark et BowlingWorld. Nous en comptons 4 actuellement.
Aujourd’hui les deux enseignes Speed Park & Bowling World se différencient-elles uniquement par le fait qu’il y ai ou non un karting In-Door proposé comme activité ?
En effet, les deux enseignes ne se différencient que par une activité en moins : le karting. Car ils nous est arrivé de créer des complexes proches les uns des autres (ex : Hénin-Beaumont/Arras). Pour leur clientèle je voulais une bonne compétition des concepts. |
Ces 10 centres ne s’adressent qu’à une ‘‘clientèle open’’, aucune compétition n’y étant organisée. Est-ce une volonté délibérée de ta part de ne pas faire de bowling sportif ? Cette décision tient-elle au tarif d’homologation des pistes ?
A la base, les 10 complexes s’adressent à tous. Tout le monde est le bienvenue chez SpeedPark/BowlingWorld et donc les licenciés également. Pour preuve nous avons 2 clubs très actifs à Blois et Hénin, que je salue ! En effet les licenciés d’Hénin ont été les premiers à nous solliciter et à nous faire confiance. J’en profite pour remercier Denis Gaillard. Néanmoins nous n’avons pas la culture sportive du Bowling et se sont les clubs qui nous sollicitent. Nous sommes ravis de les accueillir il y aura toujours de la place pour eux. Pour le tarif d’homologation je n’ai pas d’avis si ce n’est qu’il faut rémunérer les personnes qui travaillent pour la Fédération.
‘‘Aucune des affaires que nous avons créées n’a fermé à ce jour’’
Quelles sont tes relations avec la Fédération ?
Nos relations avec les Fédérations sont quasi inexistantes. Je reconnais comprendre mal leur démarche. Voici une anecdote : Je suis issu du milieu du sport automobile et j’ai eu la chance de faire une petite carrière sympa et de travailler avec la Fédération automobile. Ils étaient très actifs pour le développement de leur sport. Pour le Bowling on a l’impression que les propriétaires de salle comme moi sont des ennemis à éviter. J’ai eu l’occasion de rencontrer deux responsables de la Fédération à une réunion. Je leur ai demandé quel intérêt il y avait pour eux à monter un bowling alors qu’il y avait déjà beaucoup de structures existantes. Je n’ai pas eu de réponse. J’étais à l’époque sur le projet des Clayes-sous-Bois et leur projet se situait à une dizaine de kilomètres. Je ne trouvais pas ça très judicieux. Mais pour eux ce n’était pas mon problème. |
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Pour moi la Fédération ne se rend pas compte du potentiel qu’elle a et comment elle pourrait développer la notoriété de son sport et son nombre d’adhérents. Je connais le syndicat de propriétaires de bowling et je trouve dommage que la Fédération ne s’implique pas plus à ses côtés car c’est au détriment de notre métier et du sport.
Quelles sont, selon toi, les éléments qui différencient tes activités des autres centres qui proposent le même type de prestations ? Ou, autrement formulé et plus généralement, quels seraient les «plus» de tes enseignes sur les autres ?
Ce qui nous différencie des autres n’est pas une question facile. Il y a tellement de concepts différents. Je pourrais dire que notre service commercial qui compte 24 commerciaux implantés sur chacun de nos complexes à plein temps pour vendre de la pub, des événements et de la billetterie est un élément fondamental de notre réussite. Mais ce qui compte avant tout est le coût d’investissement de départ et ensuite l’organisation du travail. Je vois beaucoup de projets qui ont surinvestis et qui ont du mal à évaluer leur chiffre d’affaire et qui, de surcroît, ne le développent pas.
Tu as créé il y a quelques années une structure qui, faisant profiter de ton expérience, aide à l’installation d’autres centres (ndr : dont le centre de bowling de Chalons en Champagne a été, le premier en date) peux tu en évoquer les grandes lignes ?
La structure existe toujours à travers la franchise. Je suis un passionné de mon métier et je reste à l’écoute des exploitants qui veulent monter des projets. Nous pouvons les aider à la construction et à la conception de leur structure et j’en suis ravis. Châlons est une de ces supers aventures humaines et je tiens à remercier François Demizieux de m’avoir fait confiance.
Ma première mission de conseil a été la piste de kart d’Orléans ‘‘Kart Racer’’, puis un projet de bowling 20 pistes à Ozoir La Ferrière : un super projet de création, merci à Richard (ndr : Fitousi). Actuellement nous avons une mission de conseil auprès des frères Monier pour un projet de bowling / laser à Avrainville. Je tiens à remercier également ma collaboratrice Caroline Majerus qui travaille sur tous nos projets de développement et d’aide à la conception.
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Plus généralement que penses-tu de la situation et l’avenir du bowling en France ? Le maillage, de plus en plus serré, de la France avec aujourd’hui près de 400 centres en activité laisse-t-il encore des possibilités d’expansion de cette activité ? Le secteur est-il pour toi encore porteur ?
Il y a beaucoup de structures anciennes et il y a donc encore pas mal d’opportunités de transfert ou de changement de concepts. Les petites structures disposent d’assez de place pour créer des 10 ou 12 pistes. C’est là notre mission, là où nous pouvons intervenir, pour créer ou déplacer un complexe de loisirs.
Aujourd’hui il y a de bons professionnels en France qui méritent, comme nous, d’avoir une structure nationale avec le soutien de la Fédération.
D’autres projets à court ou moyen termes ?
Oui, nous avons d’autres projets notre
objectif est d’en monter environ un ou deux par an.
Un sujet sur lequel tu aimerais t’exprimer dans un prochain numéro de Bowling News et auquel je n’aurai pas pensé ?
Les plaines de Jeux ...
Merci Stéphane de nous avoir consacré du temps et merci surtout pour tes réponses qui n’ont pas manquées de franchise. A bientôt donc ! |