Bowling News : depuis de nombreuses années déjà le bowling sportif français semble en crise.
Qu’en pensez-vous ?
Michel Chopinaud : pour ce qui est de la Fédération, un constat très simple a été établi : elle souffre d’un déficit de notoriété important qu’il faut chercher à réduire le plus rapidement et efficacement possible. Plusieurs millions de pratiquants chaque année et vraiment très peu de licenciés ! Nombreux sont les français qui ignorent encore qu’il existe une fédération de bowling et sports de quilles. Il faut donc multiplier les actions de communication à destination du grand public, tenter d’obtenir davantage de passages télé, d’évocations de la discipline sur et par les divers média (internet, radio, presse écrite). Il faut poursuivre les efforts entrepris avec la direction technique nationale (actions de détection, stages de formation et d’entrainement, multiplication des compétitions internationales..) pour tenter de trouver la/le sportive(f) de haut niveau référent(e) susceptible d’être érigé en «locomotive» de la discipline, qui susciterait alors un phénomène d’adhésion. Tout ceci ne saurait se faire sans l’aide conjointe des constructeurs et surtout des exploitants (rappelons que la fédération ne possède aucune installation sportive spécifique). Une association a été mise en place (association Promotion Bowling de France) qui se préoccupe de cela comme de rendre la pratique en générale, sportive comme de loisir ou de santé ou corporative ou..., plus attractive. De nombreuses réflexions sont aujourd’hui conduites sur ce sujet et les propositions ne manquent pas.
Quelques chiffres : 2012 : 153 bowlings homologués; 2013 (nouvelle réforme de l’homologation) : 184 centres homologués. Pour 2014 : 177 bowlings homologués.
BN : Quelles ont été l’évolution des tarifs d’homologation des pistes et en quoi consiste la nouvelle d’homologation de celles-ci ?
MC : le prix de l’homologation n’a pas augmenté depuis 3 ans. Il existe depuis cette année trois types d’homologation : Nationales, Régionales et Départementales. Chacune de ses homologation confère à chaque bénéficiaire le droit d’accueillir des compétitions de même niveau et en deçà (ex: Un centre dont les pistes ont été homologuées au plan National pourra accueillir des compétitions Nationales, Régionales et Départementales voire locales, des centres homologués en Régional accueilleront uniquement des compétitions régional, départemental et local etc...). Les contrôles sont effectués à l’initiative des exploitants par des personnels de la Fédération 1 fois par an pour le niveau national, une fois tous les 2 ans pour le niveau régional et une fois tous les 4 ans pour le niveau départemental.
BN : Quelle est la politique du CNB pour essayer de «diffuser la bonne parole» auprès de ces centres afin de les faire passer dans la catégorie des centres sportifs ?
Jean-Claude Buchin : ne mesure forte d’incitation a été proposée par le CNB et retenue par la Fédé : il s’agit de la mise en place d’un nouveau tarif annuel d’homologation des installations sportives des centres. 400 euros pour une homologation locale avec visite et contrôle de planéité tous les quatre ans. 400 euros et 15 euros par piste pour une homologation régionale avec visite et contrôle de planéité tous les deux ans. 400 euros et 25 euros par piste pour une homologation nationale avec visite et contrôle de planéité tous les ans. Cette mesure mise en place en 2014 a permis de voir passer le nombre de centres homologués d’environ 130 à 178. D’autre part la politique de développement des compétitions de proximité permet d’inciter les organes déconcentrés (comité départementaux et ligues régionales) à attribuer des compétitions à un nombre plus importants de centres. Le lancement, à titre expérimental de la licence loisir, délivrée par les centres sera également un vecteur d’incitation à une homologation.
BN : serait-il possible de connaitre le nombre de licenciés qui ont participé à une des 41 étapes 2014 du Challenge René Férié ou du Challenge Louison Jonquart, (équivalent du Férié chez les Jeunes)?
Pour info : le Challenge René Ferrié créé en 2009 à pour objet d’effectuer un classement des joueuses et joueurs français indépendament de leurs résultats ponctuels (un peu à la manière du classement de l’ATP, Association des Tennismen Professionnels) en les incitant à participer, au cours l’année civile, au plus grand nombre de tournois (classés de 1 à 7 étoiles) et rapportant donc plus ou moins de points selon le niveau de ces épreuves. Seuls leurs 12 meilleurs résultats et nombre de points obtenus étant retenu dans ce classement final. Au delà de la 70e place du classement à une des épreuves, le joueur marque au minimum 1 point.
MC : en ce qui concerne le classement proprement dit des joueurs de bowling : ils bénéficient tous d’un classement personnel avec leur moyenne affichée sur le site Internet. Ce classement général prend en compte les classements particuliers que sont le René Ferrié et le Louison Jonquart. Il n’a encore jamais été établi de comparaison entre le nombre de licenciés global et ceux ayant au moins participé à une épreuve du Ferrié et du Jonquart. Mais cette extraction informatique pourrait être aisément réalisé par le CNB (nombre total licenciés moins nombre de participants aux 2 challenges de référence moins les doublons éventuels = résultat).
BN : nous reviendrons donc plus tard sur cette question qui nous semble importante pour mesurer le degré d’intérêt des épreuves auprès des joueurs de bowling licenciés et surtout le pourcentage de joueurs que celles-ci touche. Merci à Michel Chopinaud, Jacques Carriquiriberry, Jean-Claude Buchin et Laurence Riou d’avoir participé et aidé, autant qu’il leur était possible, à l’exactitude de cet article. |